Retraite sans avoir travaillé : conditions, minimum, montant, femme au foyer (2024)

De nombreuses personnes se demandent s’il est possible de percevoir une retraite sans avoir cotisé. Contre toutes attentes, c’est possible dans certains cas.

Quand on n’a jamais travaillé ni cotisé, que se passe-t-il pour sa retraite ?

Je n’ai jamais travaillé, ai-je droit a quelque chose? Voilà une question que se pose de nombreux Français, notamment les parents au foyer qui ont décidé de ne pas exercer d’activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants.

Pour percevoir une retraite, il faut théoriquement avoir exercé une activité professionnelle. En effet, tout travail (à condition qu’il soit déclaré) est obligatoirement assujetti en France à des charges sociales, dont des cotisations vieillesse. Ces dernières sont supportées en partie par l’employeur et en partie par le salarié (ou l’agent dans le secteur public) ou en totalité par les travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales) qui sont leur propre patron.

Les cotisations vieillesse permettent de valider des trimestres dans les régimes de retraite de base et d’acquérir des points dans les régimes de retraite complémentaire. La pension de base est calculée en fonction du nombre de trimestres validés et la pension complémentaire selon le nombre de points cumulés. Il n’est donc pas possible de toucher, en théorie, une retraite sans avoir travaillé.Il existe cependant des exceptions à ce principe:

  • avoir élevé des enfants et avoir perçu des prestations sociales versées sous conditions de ressources
  • s’être occupé d’un enfant ou d’un proche souffrant d’un handicap ou d’une perte d’autonomie tout en disposant de faibles ressources.

A noter: La réforme des retraites, actuellement en discussion, ne change pas fondamentalementla donne. Toutefois, le projet de loide financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS), qui sert de véhicule législatifà la réforme, prévoit la création d’une assurance vieillesse des aidants (AVA). Si le PLFRSS est adopté en l’état, ce nouveau dispositif permettraitaux personnes s’occupant d’un proche souffrant d’un handicap ou d’une perte d’autonomie de valider des trimestres pour la retraite de base. Selon le gouvernement, environ 100.000 aidants (dont certains ne travaillent pas) pourraient acquérir, chaque année, des trimestres, grâce àl’AVA, qui seront financés par la nouvelle branche autonomie de la Sécurité sociale.

Peut-on valider des trimestres de retraite sans travailler ?

Il est possible de valider des trimestres de retraite sans travailler, contrairement aux idées reçues. On les appelle les trimestres « réputés cotisés » ou « assimilés ». Il s’agit de trimestres de retraite qui sont attribués « gratuitement », c’est-à-dire sans contrepartie de cotisation.Ils sont pris en charge par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), lui-même essentiellementfinancéparla contribution sociale généralisée (CSG).

Les trimestres « assimilés » sont octroyés pour compenser des situations où les assurés sont dans l’incapacité de travailler, et donc de cotiser pour leur retraite.C’était le cas, par exemple, pour les jeunes hommes qui effectuaient leur service militaire ou aujourd’hui pour les volontaires du service civique(voir plus loin).

À noter: certains trimestres « assimilés » sont réservés, de fait, aux actifs. Par exemple, un trimestre est octroyé tous les 60 jours d’arrêt maladieindemnisés. Or, l’Assurance maladie verse des indemnités journalières (IJ) à condition que l’assuré ait travaillé au moins 150 heures au cours des trois derniers mois civils ou des 90 jours précédant l’arrêt. Ce qui est normal puisque les IJ sont destinées à compenser la baisse de revenu consécutive à l’arrêt de travail.

Enfin, sachez qu’il existe une assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). L’AVPF permet notamment à certains pères et mères qui ne travaillent pas pour éleverleurs enfants de bénéficier de trimestres « gratuits » (voir plus loin).

Comment cotiser pour la retraite sans travailler : les périodes non travaillées qui peuvent compter pour la retraite

SituationNombre de trimestres «gratuits»
Service militaireJusqu’à 4 trimestres
Maternité8 trimestres par enfant
ChômageJusqu’à 6 trimestres
Aide à un proche handicapé ou dépendant1 trimestre tous les 90 jours

Service militaire ou service civique

Les régimes de retraite de base accordent, en règle générale, un trimestre de retraite pour 90 jours de service militaire (dans la limite de quatre trimestres dans l’année), y compris si la personne n’avait pas cotisé ultérieurement à un régime de retraite. Sauf cas particuliers, les régimes complémentaires n’octroient pas de points de retraite au titre du service national,qui a été totalement supprimé en 2002.

Le service civique a été créé en 2010. Il s’agit d’un engagement volontaire pour des missions d’intérêt général auprès d’associations, de collectivités locales ou d’établissem*nts publics. Le dispositif est accessible aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les personnes en situation de handicap). L’engagement dure 6 à 12 mois (jusqu’à 24 mois pour le volontariat associatif). Depuis 2014, les volontaires acquièrent des droits à la retraite selon les mêmes règles que les salariés, à la différence que leurs cotisations (y compris salariales) sont prises en charge par l’association, la collectivitéou l’établissem*nt qui les accueille ou par l’Agence du service civique (ASC).

Comme pour un salarié, lejeune valide un trimestre dès lors que sa rémunération correspond à 150 heures payées au Smic(soit 1.690,50 euros en 2023). Si l’indemnité minimale versée au volontaire est fixée à 489.59 euros par mois en 2023, rien n’empêche la structure d’accueil de l’indemniser davantage. Même avecl’indemnité minimale mensuelle, le jeune peut valider trois trimestres de retraite pour un engagement de 12 mois.

Maternité

Les mères de famille ont droit à des trimestres de retraite, même si elles n’ont jamais travaillé. Elles validentquatre trimestres par enfant au titre de la grossesse et quatre trimestres par enfant au titre de l’éducation. Soit, au total, huit trimestres par enfant. Ces trimestrespour maternité sont financés par le FSV.

Chômage

Les chômeurs indemnisés par Pôle emploi acquièrent un trimestre de retraite tous les 50 jours indemnisés, dans la limite de quatre trimestres par an. Pour valider des trimestres en tant que demandeur d’emploi, il faut donc percevoir des allocations chômage, calculées à partir des dernières périodes travaillées.

Toutefois, un chômeur peut se constituer des droits à la retraite sans avoir jamais travaillé. Si une personne s’inscrit à Pôle emploi sans justifier de périodes travaillées (par exemple, un jeune à l’issue de ses études), elle valide également un trimestre tous les 50 jours d’inscription, toujours dans la limite de quatre trimestres par an. Cette dérogation ne peut, toutefois, excéder 18 mois, soit 6 trimestres de retraite maximum au total.

Aidants

Les personnes qui ne travaillent pour s’occuper de leur enfant souffrant d’un handicap sont affiliées gratuitement à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). L’AVPF permet de valider un trimestre tous les 90 jours d’accompagnement de l’enfant. Contrairement à ce que l’intitulé peut laisser penser, l’AVPF est également octroyée si l’aidant ou l’aidante s’occupe de son petit-enfant, d’un ascendant (parent, grand-parent), d’un « collatéral » (frère, sœur, neveu, nièce, oncle, tante ou cousin), ainsi que de son compagnon ou de sa compagne.

Dans ce dernier cas, il peut s’agir de son époux, épouse, partenaire de Pacs, concubin ou concubine. L’AVPF est même attribuée pour l’aide à un descendant (enfant, petit-enfant), ascendantou collatéral de son conjoint marié, partenaire pacsé ou concubin(e).

Pour bénéficier de l’AVPF, il faut que la personne aidée justifie d’une incapacité permanente (IP) d’au moins 80% et que les ressources de l’aidant n’excèdent pas 65% du plafond mensuel de la Sécurité sociale (2.309.58 euros en 2023). Il faut adresser une demande d’affiliation à sa caisse d’allocations familiales (CAF) ou de Mutualité sociale agricole (MSA).

Le demandeur doit remplir le formulaire cerfan°14104, en y joignant une copie de son avis d’imposition et l’avis de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées(CDAPH) l’ayant désigné comme aidant familial. La CDAPH est une commission de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

Depuis le 1erjanvier 2015, les proches aidants se voient attribuer un trimestre supplémentaire tous les 30 mois d’aide à un enfant ou à un adulte handicapé. Cette majorationde durée d’assurance (MDA), qui s’ajoute aux trimestres pour maternité, ne peut excéder 8 trimestres. Elle est attribuée au père et à la mère, et ce, même si l’autre parent travaille, à condition quel’enfant justifie d’une IP d’au moins 80% et est éligible àl’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). Pour les personnes aidées autres qu’un enfant, seul l’aidant bénéficie de la MDA.

La réforme des retraites de 2023 prévoit la création d’une assurance vieillesse des aidants (AVA). L’AVA devrait reprendre les dispositifs prévus par l’AVPF pour les aidants. Seules différences : l’AVA sera financée par la branche autonomie de la Sécurité sociale (et non pas par la CAF ou la MSA comme pour l’AVPF) et elle sera étendue aux aidants qui ne cohabitent pas avec la personne aidée. En outre, l’aidant n’aura plus besoin d’avoir un lien familial avec la personne aidée.

Quelle retraite pour une personne handicapée n’ayant jamais travaillé ?

Comme pour une personne valide, une personne souffrant d’un handicap ne peut pas percevoir une retraite si elle n’a jamais travailléet donc versé de cotisations vieillesse. Si elle dispose de peu de ressources, elle pourra, à l’image de n’importe quel Français, toucher, à partir de 65 ans, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) qui remplace le minimum vieillesse depuis 2006.

À savoir : si la personne handicapée perçoit l’allocation adulte handicapé (AAH), elle pourra bénéficier de l’Aspadès 62 ans. L’AAH est versée aux personnes âgéesd’au moins 20 ans, qui résidenten France, dont le taux d’incapacité permanente (IP) est d’au moins 80% (ou entre 50% et 79% si leur IP les empêche de travailler) et si leurs revenus ne dépassent pas un plafond de ressources.

Ce plafond varie selon que l’allocataire est célibataire, vit en couple et du nombre de ses éventuels enfants à charge.

Quelle retraite pour une femme au foyer qui n’a jamais travaillé ?

Les mères au foyer, mais aussi les pères au foyer, c’est-à-dire les parents qui ne travaillent pas pour élever leurs enfants, peuvent valider des trimestres de retraite par le bais de l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). L’affiliation à l’AVPF, qui est automatique et gratuite (c’est la CAF ou la MSA qui verse les cotisations à la place du parent), est liée au versem*nt de certaines prestations familiales qui sont toutes attribuées sous conditions de ressources. Les allocations familiales (AF), servies à tous les parents d’au moins deux enfants, ne permettent pas l’affiliation gratuite à l’AVPF, même si le père ou la mère ne travaille pas.

Les conditions d’affiliation à l’AVPF varient également selon que la mère (ou le père) au foyer vit seul(e) ou en couple.Dans tous les cas, le parent au foyer n’a aucune démarche à effectuer : c’est la CAF ou la MSA qui verse la prestation familiale qui s’occupe également de l’affiliation à l’AVPF. À noter : les parents au foyer, dont l’enfant présente une incapacité permanente (IP) d’au moins 80% et dont les ressources ne dépassent pas 65% du plafond mensuel de la Sécurité sociale (2.309.58 euros en 2023), bénéficient d’une affiliation à l’AVPF au titre d’aidant familial (voir plus haut).

Si le parent vit seul

Pour bénéficier de l’affiliation gratuite à l’AVPF, la mère (ou le père) au foyer doitremplir les trois critères suivants :

  • Avoir un enfant de moins de 3 ans OU au moins deux enfants
  • Disposer de revenus annuels inférieurs au plafond de ressources requis pour percevoir l’allocation de rentrée scolaire (ARS)
  • Percevoir l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) versée les trois premières années de l’enfant OU le complément familial versé aux parents de trois enfants ou plus.

Si le parent vit en couple

Deuxsituations permettent à un parent au foyer vivant en couple d’être affilié gratuitement à l’AVPF :

  • Avoir un enfant de moins de 3 ans, disposer de revenus annuels inférieurs au plafond de ressources requis pour toucher l’ARSet percevoir l’allocation de base de la Paje

OU

  • Avoir trois enfants ou plus, disposer de revenus annuels inférieurs à 39.196 euros avec trois enfants (+ 6.533 euros par enfant supplémentaire)et percevoir le complément familial.

Qu’une femmeait travaillé ou non, elleperçoit, au décès de son époux,une fraction de la pension de vieillesse que son mari touchait ou aurait dû toucher s’il était partià la retraite. Il s’agit d’une retraite « de droits indirects » (en opposition à la retraite « de droits directs » issues des cotisations vieillesse que l’on a versées). Les partenaires de Pacs et les concubins n’ont pas à cette pension dite « réversion ».

Il existe pasmoins de 13 régimes différents de réversion. Chaque régime dispose de ses propres critèresd’attribution. Certains exigent un âge minimum, d’autres un plafond de ressourcesà ne pas dépasser. La pension de réversion peut être versée sous condition d’une durée minimum de mariage ou d’une interdiction de remariage.

Important : la réversion n’est pas servie automatiquement. Le conjoint survivant doit la demander auprès de tous les régimes de retraite de base et de retraite complémentaire auxquels le défunt a cotisé. Il est désormais possible de faire une demande unique de réversion sur info-retraite.fr, le portail du groupement d’intérêt public (GIP) Union Retraite qui représente les 35 principaux régimes de retraite (sur les 42 existants).

Minimum vieillesse (Aspa) quand on n’a jamais travaillé, comment ça marche ?

Quelles conditions pour obtenir le minimum vieillesse ?

Pour bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), le remplaçant du minimum vieillesse, il faut résider en France, c’est-à-dire vivre en métropole ou en outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Martin) au moins 180 jours par an. Il faut avoir liquider l’ensemble de ses retraites de base et complémentaires. Enfin, les revenus ne doivent pas dépasser un plafond de ressources fixé à 961,08 euros par mois pour une personne seule ou 1.492,08 euros par mois pour un couple en 2023.Si le plafond est dépassé, le montant de l’Aspaest diminué d’autant.

À quel âge a-t-on droit au minimum vieillesse ?

L’Aspaest accessible seulement à partir de 65 ans. L’allocation est versée dès 62 ans pour les personnes inaptes au travail, justifiant d’une incapacité d’au moins 50%, aux « mères de famille ouvrière » (mères d’au moins trois enfants, ayant cotisé au moins 120 trimestres de retraite et ayant exercé un travail manuel ouvrier pendant au moins 5 ans durant les 15 dernières années de carrière), aux allocataires de l’AAH (voir plus haut), ainsi qu’aux titulaires d’une retraite au titre de déporté, d’interné politique, de résistant, d’ancien combattant ou de prisonnier de guerre et aux bénéficiaires de la retraite anticipée pour handicap.

Il est en effet possible de cumuler une pension de retraite et l’Aspa, à condition de respecter les plafonds de ressources. D’ailleurs, l’Aspan’est pas une retraite, mais une allocation financée par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV). Elle fait partie des minima sociaux, au même titre que l’AAH, le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI)ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS).

Quel est le minimum de retraite pour une personne qui n’a jamais travaillé ?

On peut supposer qu’une personne qui n’a jamais travaillé de sa vie dispose de faibles ressources et est donc éligible à l’Aspa. Le montant de l’allocation a été fixé à 961,08 eurospar mois au 1er janvier 2023. Comme vu précédemment, il peut être « écrêté » (réduit à due proportion) si le plafond de ressources est dépassé. L’Aspa est revalorisée chaque année en fonction de l’inflation le 1er janvier comme pour les retraites de base et non le 1er avril comme pour les autres minima sociaux.

Quels droits à la retraite pour les étrangers n’ayant jamais travaillé ?

Comme pour les Français, les personnes d’origine étrangère n’ont aucun droit à la retraite en France si elles n’ont pas travaillé et donc versé de cotisations vieillessedans le pays. En revanche, la nationalité française n’est pas obligatoire pour percevoir l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Le remplaçant du minimum vieillesse est versé, à partir de 65 ans, aux ressortissants des 27 pays de l’Union européenne (UE) et aux étrangers titulaires depuis au moins 10 ans d’un titre de séjour, à condition qu’ils résident plus de la moitié de l’année dans l’Hexagone et que leurs revenus n’excèdent pas un plafond de ressources (voir plus haut).

Quelle retraite pour une personne n’ayant jamais travaillé en France ?

Une personne qui n’a jamais travaillé en France, mais qui a travaillé à l’étranger peut toucher sa retraite étrangère dans l’Hexagone. L’inverse est également vrai: les retraités français qui s’installent dans un pays étranger continuent de percevoir leurs retraites françaises. Attention: tous les pays n’acceptent pas de servir leurs retraites hors de leurs frontières.

Un Français qui n’a jamais travaillé en France, mais qui exerce un travail salarié sous contrat local ou une activité non salariée à l’étranger, a la possibilité de cotiser volontairement à la Caisse des Français de l’étranger (CFE), à condition d’avoir été affilié pendant au moins 5 ans à l’Assurance maladie. L’affiliation à la branche « maladie » de la Sécurité sociale est ouverte à toutes personnes (y compris les ressortissants étrangers) qui réside «de manière stable et régulière en France». La CFE est une caisse de Sécurité sociale qui permet aux Français vivant à l’étranger de bénéficier de la même protection sociale que s’ils habitaient dans l’Hexagone. Les ressortissants français, sans activité professionnelle, installés à l’étranger et qui s’occupent au moins d’un enfant âgé de moins de 20 ans et qui ont été affiliés pendant au moins six mois à l’Assurance maladie, sont également autorisés à cotiser volontairement à la CFE.

Pour les salariés et non-salariés, le montant de la cotisation forfaitaire trimestrielle pour la retraite versée à la CFE dépend de leur revenu des six derniers mois, hormis pour les assurés volontaires de moins de 22 ans pour lesquels leurs ressources ne sont pas prises en compte. Il existe quatre catégories d’assiettes de cotisation qui correspondent à des pourcentages du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) : 100% du PASS pour la première catégorie : entre 50% et moins de 100% du Pass pour la deuxième catégorie ; moins de 50% du PASS pour la troisième catégorie ; 25% du PASS pour la quatrième catégorie (les assurés de moins de 22 ans). Le PASS ayant été fixé à 43.992 euros au 1er janvier 2023, voici les catégories en vigueur cette année, ainsi que les cotisations forfaitaires trimestrielles afférentes.

Cotisations trimestrielles volontaires CFE
Source : CFE

Catégorie
1ère (revenu annuel égal ou supérieur à 43.992 euros)2ème (entre 21.996 euros et 43.992 euros)3ème (inférieur à 21.996 euros)4ème (assurés volontaires de moins de 22 ans)
Cotisation trimestrielle 1.953 euros1 464 euros975 euros489 euros

Par exemple, un ressortissant qui gagne plus de 43.992 euros à l’étranger, devra s’acquitter de 7.812 euros (1.953 euros x 4) pour valider une annuité complète (quatre trimestres de retraite) en France. Un jeune de moins de 22 ans devra, lui, payer 1.956 euros (489 euros x 4).

Le montant de la cotisation forfaitaire trimestrielle est différent pour le parent au foyer. Il équivaut à 17,75% d’une assiette correspondante à 507 fois le Smic horaire. Le Smic horaire s’élevant à 11,27 euros bruts depuis le 1er janvier 2023, la cotisation s’élève à 1.014 euros ([11,27 euros x 507] x 17,75%) cette année. Soit 4.056 euros (1.014 euros x 4) pour une annuité complète.

À savoir: les cotisations volontaires à la CFE sont déductibles du revenu imposable.

Âgé de 50 ans, je n’ai jamais travaillé. Que faire pour la retraite ?

Les quinquas qui n’ont jamais travaillé ne vont, logiquement, pas toucher de retraite. Pour bénéficier d’un revenu régulier pour leurs vieux jours, ils peuvent investir dans l’immobilier locatif. Reste que les banques exigent des revenus pour attribuer un crédit immobilier. Sans compter que le quinquagénaire inactif devra payer la taxe foncière, les charges de copropriété, les travaux d’entretien et éventuellement de rénovation, et composer avec les possibles impayés et/ou vacances de loyer.

Il peut aussi souscrire une assurance vie. À la soixantaine, il pourra effectuer des retraits (appelés « rachats ») programmés. Il percevra alors régulièrement une somme d’argent issue de son contrat. Mieux : comme son assurance vie aura été ouverte depuis plus de huit ans, il pourra bénéficier des abattements fiscaux pour « durée de détention ». Les gains (intérêts annuels, plus-values) issus des rachats ne seront pas imposés à hauteur de 4.600 euros par an s’il est célibataire ou de 9.200 euros par an s’il est marié ou pacsé.

Le senior peut aussi souscrire un plan d’épargne retraite (PER), destiné – comme son intitulé l’indique – à la préparation à la retraite. Une fois qu’il aura atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans actuellement), il pourra liquider son PER en capital (une somme versée en une ou plusieurs fois) ou en rente viagère (une somme calculée notamment par rapport à son espérance de vie, servie régulièrement jusqu’à son décès).

Toutefois, il doit savoir qu’il faut épargner environ 300.000 euros pour toucher une rente de 1.000 euros par mois. Surtout, le capital ou la rente servi sont fortement imposés. L’intérêt du PER réside dans son avantage fiscal « à l’entrée ». Les versem*nts volontaires peuvent être déduits du revenu imposable, dans une certaine limite. Celle-ci est fixé à 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année N-1 (l’année précédente) pour les inactifs. Avec un PASS à 41.136 euros en 2022, il pourra déduire jusqu’à 4.113 euros au titre de ses versem*nts effectués en 2023.

Si le quinqua est non imposable, il aura intérêt à opter pour la non-déductibilité des versem*nts volontaires. Le capital ou la rente qu’il percevra sera alors moins imposé(e). Important : hormis pour l’acquisition ou la construction de la résidence principale ou en cas d’accidents de la vie (décès du conjoint, invalidité, surendettement, fin des allocations chômage…), les capitaux logés dans un PER sont bloqués jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite.

Exemples: j’ai peu travaillé, 10 ans, 20 ans, ou moins, quel sera le montant de ma retraite ?

Une personne qui a travaillé 10 ans à temps plein a normalement validé 40 trimestres. Pour 20 ans, on arrive à 80 trimestres. On est très loin du compte, sachant qu’à l’heure actuelle, il faut, selon son année de naissance, justifier entre 166 trimestres (41,5 ans) et 172 trimestres (43 ans) pour percevoir une retraite complète.

Dans le cas où la durée d’assurance n’est pas respectée, la retraite de base est minorée de 1,25% par trimestre manquant. Heureusem*nt, cette «décote» est plafonnée à 25% (l’équivalent de 20 trimestres manquants). Elle est supprimée si l’assuré liquide ses droits à 67 ans, l’âge de retraite à taux plein.

La retraite de base annuelle est calculée de la manière suivante : Salaire annuel moyen (SAM) x Taux de pension x (Nombre de trimestres validés / Durée d’assurance)

Le SAM équivaut à la moyenne des 25 meilleures années de salaire et le taux de pension s’élève à 50% à taux plein.

Prenons l’exemple d’un assuré né en 1963 (durée d’assurance de 168 trimestres) qui a travaillé 10 ans en gagnant 2.000 euros par mois:

  • S’il liquide ses droits à 62 ans, sa retraite de base sera égale à 2.000 euros x 25% (50%-25%) x (40/168) = 119 euros (9,91 euros par mois)
  • S’il liquide ses droits à 67 ans, sa retraite de base sera égale à 2.000 euros x 50% (taux plein) x (40/168) = 238 euros (19,83 euros par mois)

Exemple d’un assuré né en 1963 (durée d’assurance de 168 trimestres) qui a travaillé 20 ans en gagnant 2.000 euros par mois:

  • S’il liquide ses droits à 62 ans, sa retraite de base sera égale à 2.000 euros x 25% (50%-25%) x (80/168) = 238 euros (19,83 euros par mois)
  • S’il liquide ses droits à 67 ans, sa retraite de base sera égale à 2.000 euros x 50% (taux plein) x (80/168) = 476 euros (39,66 euros par mois)

Dans tous ces cas, il faut ajouter la retraite complémentaire qui ne sera guère élevée non plus puisque l’assuré aura acquis peu de points. En outre, en cas de décote sur la retraite de base, un coefficient de minoration s’applique sur la retraite complémentaire.

S’il ne perçoit pas d’autres revenus, l’assuré pourra cumuler sa retraite et l’Aspa (le minimum vieillesse) à partir de 65 ans.

Retraite sans avoir travaillé : conditions, minimum, montant, femme au foyer (2024)
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Author: Ms. Lucile Johns

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